| 1999-10-01 L'encan du siècle [2]
Serge Laramée
Comme je vous le mentionnais le mois dernier, John Jay Pittman, malgré son jeune âge, était considéré par plusieurs comme étant une autorité dans l'étude de la numismatique (américaine particulièrement).
John, tout en étant sélectif dans le choix de ses pièces, s'est intéressé à l'ensemble de la numismatique, sauf les pièces anciennes et médiévales. D'ailleurs, la partie III de la vente aux enchères de sa collection en témoigne bien. Elle comprend des pièces rares et des séries d'à peu près tous les pays du monde, des années 1500 à nos jours. Il avait l'habitude de prendre un catalogue d'un pays an particulier, de l'examiner attentivement et à partir de l'époque et de la quantité de pièces frappées, il avait ce jugement précis pour déceler tout ce qui avait de l'intérêt et qui présentait le plus de potentiel comme pièces de monnaies.
  Il s'intéressa particulièrement aux pièces canadiennes, mexicaines (8 reales), les séries "proof" de Cuba et les proof sets de l'Afrique du Sud. Malheureusement John fut victime d'un cambriolage en 1964 et à peu près toutes ses pièces australiennes furent volées et ne furent jamais retrouvées. Il collectionna également beaucoup de pièces de l'Espagne et de ses colonies et tous les pays de l'empire britannique. Il préférait avoir au moins plusieurs pièces du plus grand nombre de pays possibles. Dans cette optique, la collection du monde de John Pittman est l'une des plus grandes accumulations jamais présentées dans un encan dans le monde entier. Elle contenait de grandes raretés, pour n'en nommer que quelques-unes unes : le cent 1936 DOT du Canada, le 50 cents 1921 non circulé du Canada, la série complète 1936 DOT du Canada qui s'est vendue 300 000 $ US, donc plus de 500,000 $ canadiens (avec commission), le fameux 20,00 $ en or de la Colombie-Britannique, le 20 pesos 1916 de Cuba et bien d'autres incluant la série (probablement unique) de 1880 MEIJI du Japon. John avait un œil extraordinaire pour détecter les pièces sous-évaluées et sous-gradées, la preuve étant que les parties I et II des encans de pièces américaines en 1997 et 1998 ont rapporté la modique sommé de 24 millions de dollars US.  
Beaucoup de gens ont pensé que John Pittman était une personne à l'aise financièrement. La rumeur voulait que notre ami possédait un stock important d'actions de Kodak pour qui il a travaillé pendant 35 ans. D'autres disaient que son épouse Gehring était héritière d'une riche famille. Aucune des ces rumeurs n'était réaliste. La vérité c'est que John a assemblé une des plus grandes collections de monnaies du 20ième siècle avec des moyens très limités. Il travaillait tout le temps avec un budget restreint et il surveillait les occasions d'affaires. Avec ses connaissances théoriques et pratiques, il sut profiter de toutes les chances qui lui ont été donné afin d'obtenir des raretés à prix d'aubaines.
 
À cause de ses limites financières, il avait toujours à faire des choix. Exemple, il aurait voulu se procurer le fameux dollar US de 1904 ou le 10 cents 1894-S ou le 10 cents 1913 mais il ne pouvait tout acheter en même temps. Donc dès le début de sa carrière comme numismate, il fit le choix d'oublier ces grands classiques pour acheter des pièces moins populaires mais également très rares et avec un même potentiel de croissance.
(suite au prochain numéro) |
