2000-03-01 L'encan du siècle [3]
Serge Laramée
Chers membres,
Eh bien ! me revoilà, trois mois plus tard, mais avec les meilleures intentions du monde, après un automne surchargé, je peux enfin prendre cette soirée du mois de février pour terminer ce récit de ma présence et ma participation à ce qu'il est convenu d'appeler l'encan du siècle (maintenant le siècle passé).
En nous référant aux bulletins du mois de septembre et d'octobre 1999, rappelons-nous qu'au congrès de l'American Numismatic Association, en août dernier, il s'est vendu ce que plusieurs considèrent comme la plus belle collection, du dernier centenaire, de pièces du monde avec un fort ascendant pour les pièces canadiennes, américaines et mexicaines.
Donc, dès le début, John Pittman s'imposa des choix pour ne retenir que des pièces sélectionnées de chaque pays. Il s'intéressait également aux pièces illustrant des variétés majeures et il les surveillait particulièrement à chaque encan auquel il participait. Son spécimen set de 1936 dot du Canada en est un bel exemple. Il aurait bien aimé posséder le dollar américain 1804, mais il fit le choix budgétaire de s'en passer.
John a été un acheteur important dans les ventes aux enchères en Amérique et en Europe mais il a souvent acheté des pièces de collectionneurs et d'individus qu'il rencontrait pour la première fois. Je l'ai personnellement côtoyé durant presque 20 ans au Canada et aux États-Unis. Au CNA de 1980, à Montréal, il avait été un acheteur très actif lors des ventes aux enchères de ce congrès.
John était un « Gentlemen » qu'on surnommait souvent « Le vieil homme au bar ». Il se souvenait de tous les détails de chacune de ses transactions.
Une importante partie de cette collection unique fut acquise lors de ventes aux enchères. Il participait à ces ventes, surtout aux États-Unis et au Canada, et parfois même à l'extérieur du continent. En février et août 1954, il se rendit au Caire en Égypte, accompagné de son épouse. Cette participation influença toute la carrière de John Pittman comme collectionneur, les pièces achetées lors de ces enchères furent déterminantes et devinrent les pièces maîtresse de sa collection. Pour payer son voyage et ses achats, John dut mettre une seconde hypothèque sur sa résidence.
Ce que je retiens de John, c'est la passion avec laquelle il parlait de ses pièces de monnaie, le respect qu'il entretenait pour la numismatique, sa rigueur intellectuelle et le plaisir qu'on avait à le côtoyer. Il a gardé cet amour de la numismatique au cours de toute sa vie. Tout en étant un collectionneur averti qui avait le sens des affaires, il aimait avant tout posséder de belles pièces pour le plaisir. Comme lui, tout collectionneur devrait avoir du plaisir à accumuler de belles pièces pour leur histoire, leur géographie, pour leur beauté, et non pour spéculer.
John Pittman est décédé le 17 février 1996, quelques heures après son 83e anniversaire de naissance. Les gens qui l'ont bien connu affirment qu'il avait une vie familiale bien remplie et équilibrée, une foule d'amis agréables à côtoyer et était une personnalité très attachante.
|